A travers ces trois mondes [A faire vivre]

Messages : 4 Date d'inscription : 16/09/2018

[Je débute le topic à faire vivre, un endroit ou les Loups de guerre pourront raconter le vie de tout les jours de leurs personnages, ce qu'ils font en dehors de ce que l'on voit, leurs ressentits, etc. à travers de petits (ou grand) textes ! Pour la peine je me lance le premier !]

Le Chanteguerre harnaché dans sa massive armure de plaque sanguinaire, rentrait au galop sur le dos de sa puissante louve Kor’kronne. La fraîcheur de la nuit qui lui fouettait le visage lui apportait enfin l’apaisement après cette chaude journée et les odeurs sauvages des Tarides du Nord qui traversaient ses narines le réconfortait. Il rentrait pour La Croisée, là ou Brarr avait élu domicile, dans une petite hutte qui ne comportait que le strict nécessaire vital avec quelques breloques auxquelles il attachait une valeur sentimentale.

Durant sa chevauchée nocturne et silencieuse, alors que son regard se perdait dans le magnifique ciel ténébreux et étoilé de la nuit, son esprit se s'égara lorsqu’il réfléchit aux événements de cette soirée…

Voir toutes ces nouvelles recrues le rappela à ses premiers pas dans la meute. C’était un sentiment particulier, à la fois nostalgique et porteur d’espoir. A la fois doux et amer. Il en avait parcouru du chemin. Un chemin orné d’obstacles et quelque peu accidenté… mais désormais l’horizon se profilait parfaitement. Il avait mis du temps à trouver sa place dans ce nouveau monde et dans cette meute, mais il a fini par la trouver, et surtout à se retrouver lui-même. Son passage à Garadar n’y était pas pour rien.

Aujourd’hui, malgré quatre nouvelles recrues, Shey’ka, tout comme Sharn, avait décidé de quitter la Meute pour suivre son propre chemin. Brarr ne se souciait que rarement de ceux qui les quittaient. Déjà car c’était leur choix, mais surtout car le Chanteguerre ne regardait que rarement en arrière… Après tout, ce n’était pas par là qu’il irait de toute façon.

Le premier qui lui vint à l’esprit était Ladokh, l’ancien en place lorsqu’il fut admis dans la meute. C’était un vieux Chaman loup de givre qui en avait probablement trop vu et trop vécu… mais sa sagesse illuminait toujours le guerrier. Sa perte fut un véritable manque qui ne fut et sera sans nul doute jamais comblé. Son fils, l’actuel chef de meute, Kodash était d’une autre trempe mais il gardait une philosophie qui rappelait son père, c’était quelque chose que Brarr appréciait voir lorsque Le Téméraire prenait la parole devant la Meute lors des moments graves ou alors tout à fait anodins. Dans un détail, il lui arrivait souvent de lâcher de simples paroles, mais si lourdes de sens, si inspirantes.

Ensuite, il y avait eu Tarn, le Brise-crocs. C’était un puissant Tauren qui avait guidé l’orc lors de ses premières chevauchées avec l’escadron. Au départ Brarr qui croyait pouvoir changer la Horde à lui tout seul se heurta à bien des soucis, soucis qu’il voulait régler à coup de hache. Le Brise-crocs pouvait se venter d’avoir calmer l’orc avec une simple phrase qui le guiderait à l’avenir : << La Horde est déjà assez déchirée. >>

Et enfin il y avait Dragosh. L’orc à qui Brarr mit au service sa hache, le premier chef de meute que le Chanteguerre connu. Il voyait en lui toute la souffrance qu’il gardait au fond de lui. Il voyait à travers son regard toute la férocité qui le consumait, ferme et solide. C’était un véritable Chanteguerre. Guidé par les valeurs de Thrall et endossant le lourd fardeau de guider la Meute dans ces temps troubles et obscures… Le destin ne l’épargna pas. Il le déchiqueta. Fauché par de terribles tragédies, Dragosh s’était enfoncé dans les ténèbres, des ténèbres dont Brarr, à son grand regret, ne put le tirer.

En parlant de regret, il y en avait finalement peut-être un quatrième. Vorlokh. Ce vieux Rochenoir, luttant comme un forcené malgré son corps qui le torturait et qui s’effondrait, le tout, sans aucune complainte, sans le moindre gémissement. Brarr sur ce coup là n’avait pas vu sa souffrance… Il ne passa que trop peu de temps avec le Rochenoir à son goût, il aurait aimé mieux le connaitre, mieux l’aider... Hélas, il fut trop focalisé sur son propre rétablissement et resta aveugle face aux souffrances de ceux qui l’entouraient.

Oui, lui aussi un jour avait été un aspirant. A cette époque là il se voyait déjà défier la Horde Sylvanas, décapiter et taillader ses réprouvés dans un véritable bain de sang avant d’enfoncer Tranche-Tyran, sa fidèle Hache, dans le crâne de la cheffe de guerre. Depuis ce temps, le guerrier Chanteguerre avait bien changé, il était passé par plusieurs étapes, plus ou moins glorieuses d’ailleurs. En y repensant, l’orc esquissa un faible sourire. Avant de subitement le perdre.

Il se souvenu du Bras Armé, Togmar. S’il avait été en conflit avec lui par le passé, il le considérait désormais, au même titre que toute la meute comme un frère de guerre.

Et un frère de guerre manquait à l’appel.

Messages : 8 Date d'inscription : 24/10/2018

Mama,

je t'envoie cette lettre, même si j'aurais préféré venir te parler directement.
Le déshonneur guette notre lignée, et ce par ma faute... Lors d'une mission avec mes frères d'arme en Norfendre, Garashi a été contraint au sacrifice afin de nous protéger, brisant le pacte que j'avais conclu avec Pa'ku.
Me voila désormais sans Loa, ni pouvoirs... J'aurais espéré que ce jour n'arrive jamais, mais désormais je vais devoir racheter mes erreurs. Toutes mes erreurs.

Je me revois encore enfant, courant dans les ruelles du Zocalo avec Dazango, faisant la compétition de capture de saurides...avant de nous faire engueuler par les disciples de Jani. Je me revois encore avec Ly'nah, échangeant notre premier baiser nocturne sur les hauteurs du mont Mugamba...
Je remuerais ciel, terre, eau et feu afin de redevenir un gamin insouciant.

Mais j'en ai assez de pleurnicher comme un gamin. Désormais, je prendrai mes responsabilités au col, et je m'entraînerai. Avec la seule force de mes bras, je veux être encore plus fort qu'avant.

C'est pourquoi je compte laver l'honneur de notre famille en allant prouver ma valeur au grand Eraka No Kimbul.
Le Loa de la vertu n'a jamais pactisé avec un Boagari, critiquant notre manque d'humilité et notre foi en la force brute. Si je dois combattre une meute de ravasaures affamés pour lui prouver le contraire, je le ferai !

Je passerai te voir quand j'aurai remporté les épreuves. Si je ne reviens pas, je lègue ma collection de têtes réduites à Tonton Owim'bowe.

Que les loas veillent sur toi,

Bogar

Messages : 4 Date d'inscription : 16/09/2018

Lorsqu'il ouvrit les yeux, Brarr se souvenu. Il se hissa péniblement hors de son hamac ou l'on l'avait déposé. Son corps était faible, douloureux et répondait difficilement à ses ordres. Encore hagard, l'orc descendit lentement les escaliers en se tenant aux murs de la taverne. Sa respiration était à la fois rapide et étouffée. Est-ce un rêve ? Est-ce réel ?

Il chercha du regard la meute, le vieux Troll de Krag'wa, le petit Gobelin avide, le fière Zandalari, le noble Tauren, le nouveau Brise-crocs, et le Chef de meute. Il chercha à travers Orgrimmar comme une âme damnée, comme un jeune loup perdu. Il cria leurs noms, leurs titres dans l'espoir de réponse... mais tout ce qu'il reçu, ce fut les regard curieux ou moqueur des passants.

Il n'arrivait pas à y croire et pourtant la réalité s'imposa à lui. Elle était si violente qu'il tomba à genoux sous le choc, les deux mains dans la poussière ocre de Durotar.

Une nuit, une seule nuit avait suffit.

Il avait perdu sa famille en quelques heures.

Alors qu'il refermait ses doigts dans le sable rouge, les images, tel des échos, de la veille frappèrent son esprit. Le crâne de Voyanbi qui explosa subitement suite à une détonation. Les corps de Otoah, Bogar et Taroke se désintégrant en cendre s'envolant sous le vent, Reexvik qui explosa en souffre et le corps du chef de meute, Kodash, qui s’effondra, totalement dévitalisé...

Le Chanteguerre bascula la tête et hurla de toute ses forces, au milieu d'Orgrimmar, seul. Son cri était à la fois un hurlement de détresse, un râle de souffrance et un cri de guerre.

Messages : 4 Date d'inscription : 16/09/2018

Les étoiles brillaient au dessus d'Orgrimmar depuis déjà plusieurs heures. Les nocturnes étaient de sortit, les citoyens les plus honnêtes étaient soigneusement chez eux et dans les rues, les agents dissimulés de la Reine Banshee commençaient leur traque. Remontant les pistes des dangereux rebelles, allant du jeune troll sans défense à l'orc guidé par l'honneur en passant par le Sin'dorei assez effaré pour douter de son chef de guerre, les réprouvés avaient des yeux partout et des dagues bien aiguisée et encore mieux empoissonnées.

L'orc chanteguerre lui, errait dans les sombres rues, au milieu des loyalistes et des rebelles. Accompagné de sa louve, Rosha, Brarr affichait un corps meurtrit et brisé par son récent combat et les bandages maculés de sang et de baumes gras qui recouvraient sa peau tannée et tatouée ne parvenaient pas à tout recouvrir. Même sa démarche, désordonnée et peinée symbolisait son désarroi. Son regard était vide, ses épaules abaissées et ses bras ballant le long de son corps.

Il n'avait plus son armure de guerre de la Horde sanguinaire, il en avait été déchu, brisée, il en était indigne.

Il n'avait plus Tranche-Tyran dans son dos, pulvérisée lors du combat contre Gol'kan, il l'avait laissée derrière lui, impuissant...

Si Togmar ne l'aurait pas tirer de là cette nuit là, Brarr aurait été le septième de la liste.

Percutant les épaules des passants sans s'en rendre compte, vagabondant comme un roué. L'errance l'amena à s'arrêter devant une forge à la vallée de l'honneur. L'artisan battait vigoureusement le fer dans d'ardentes braises luisantes éclairant la nuit, les étincelles et sa chaleur qu'elle recrachait lui étaient réconfortante, cela l’apaisait un tant soi peu.

Mais le forgeron le sortit de sa torpeur en lui adressant la parole.

<<Hum ?! que veux-tu, Chanteguerre ?!>>

Le regard de Brarr qui s'était visé sur une hache rudimentaire déposée sur l'établit se releva subitement vers lui.

<Ce que je veux ?>> Répondit Brarr